GOLD III et les Objectifs du Millénaire pour le Développement des Nations Unies

Le troisième Rapport mondial sur la démocratie locale et la décentralisation, GOLD III, contribue au débat qui se tient actuellement sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et sur l’agenda post-2015. En effet, ce rapport présente le point de vue des autorités locales sur l’état des services de base dans les différentes régions du monde et se centre plus particulièrement sur deux aspects concrets : l’accès aux services de base et leur gestion.

Les progrès réalisés jusqu’à aujourd’hui confirment que dans la majeure partie des pays, les autorités locales détiennent des responsabilités directes et indirectes pour la gestion de l’eau, de l’assainissement, des déchets solides des ménages et, à différents degrés, des transports urbains. Mais si certaines autorités locales disposent des pouvoir réels et des ressources nécessaires pour assurer la prestation de ces services, ce n’est pas le cas partout dans le monde.

Selon le Rapport GOLD, il s’avère que les pays qui accusent le plus de retard dans la réalisation des OMD sont aussi les pays dans lesquels les gouvernements locaux manquent généralement des ressources ou capacités indispensables pour assumer leurs responsabilités. Cette situation est particulièrement vraie en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud. En outre, il est démontré que les problèmes d’accès aux services de base se concentrent de plus en plus dans les quartiers marginaux des périphéries urbaines. Prenons l’exemple de l’accès à l’eau et à l’assainissement : si les statistiques tendent à affirmer que 85% et 55% respectivement des habitants des zones urbaines africaines y ont un meilleur accès, ces pourcentages tombent à moins de 20-30% dans les établissements informels des villes (des chiffres comparables ou supérieurs à ceux des zones rurales). Par ailleurs, dans nombre de villes la demande commence à excéder la capacité d’approvisionnement, ce qui affecte également la qualité et la régularité du service.

A l’opposé de cette tendance, lorsque des progrès notables sont effectués dans la réalisation des OMD, on constate qu’ils sont souvent dus au travail que les collectivités locales fournissent en étroite collaboration avec leur gouvernement national. Certains pays ont ainsi développé des politiques orientées sur la garantie de l’accès aux services pour les catégories les plus pauvres de la population, par exemple par le biais de la gratuité des services (Afrique du Sud) ou de subventions directes versées aux ménages les plus pauvres (Brésil).

L’implication des collectivités locales dans la gouvernance des services de base est fondamentale, non seulement pour les OMD, mais également pour la majorité des objectifs actuellement en cours de débat dans le cadre de l’agenda post-2015.

Le Rapport analyse ainsi l’évolution des modèles de gestion des services et constate que dans le domaine du financement des infrastructures des services de base, en particulier dans les villes soumises à une rapide croissance, les principes de l’autofinancement ou des recettes perçues auprès des usagers (« l’eau paie l’eau ») ne permettent pas de répondre aux nécessités et engendrent au contraire une accumulation des retards en termes de développement social et territorial.   

Une première version des rapports régionaux est en cours de finalisation. Ces rapports seront présentés et débattus lors d’ateliers qui se dérouleront dans les différentes Sections régionales de CGLU entre mars et juin. Au cours de ces débats, des recommandations et propositions seront recueillies afin d’enrichir les conclusions du Rapport.

La version finale du Rapport GOLD III sera présentée à l’occasion du 4e Congrès Mondial de CGLU à Rabat (Maroc) en octobre 2013 et publiée en 2014, peu avant la date établie par la communauté internationale pour l’évaluation et la révision des Objectifs du Millénaire pour le Développement.