Interview: 3 questions à Kadir Topbas, Maire d'Istanbul et Président de CGLU

Kadir Topbas, Maire d'Istanbul et Président de CGLU

 

1. Quelles sont vos attentes concernant le Sommet de Rabat 2013 ?

Pour nous 1996 (Habitat II à Istanbul) a été une date importante, elle a marqué le début du processus d’unification du mouvement mondial qui a abouti en 2004 à la naissance de CGLU qui est la voix unifiée des gouvernements locaux et régionaux. L’année 2013 au cours de laquelle se tiendra le Sommet de Rabat constitue aussi une date importante car nous sommes à la veille de deux échéances cruciales pour les gouvernements locaux et régionaux. La première est 2015 avec la révision des Objectifs du Millénaire pour le Développement et en 2016 la Conférence Habitat III et c’est le sens de notre présence au sein du Panel de Haut Niveau sur l’agenda du développement établi par Ban ki Moon, le Secrétaire Général des Nations Unies. A Rabat nous devons mettre les bases de notre propre agenda pour le développement. C’est pour cela que je demande à tous nos membres et partenaires d’être présents à Rabat pour ce grand événement qui fera date dans la vie de notre mouvement

2. En tant que Président de CGLU, quel est votre rôle au sein du Panel de Haut Niveau sur l’agenda du développement post-2015 ?

Ces dernières années, les gouvernements locaux et régionaux ont franchi des étapes très importantes dans la reconnaissance de leur rôle clé dans l’Agenda mondial du développement. En juillet 2012, le Secrétaire Général des Nations unies, Ban Ki-moon crée un Panel de Haut Niveau dans lequel je représente la voix des villes et des régions, pour un agenda du développement unique et universel et qui se concentre sur l’humain.

C’est également dans ce sens que nous avons mis en place, à CGLU, la Taskforce internationale des gouvernements locaux et régionaux avec pour but de renforcer les villes et régions dans les processus Post-2015, Rio+20 et vers Habitat III. Lors de notre dernière réunion à New York en mai, la déclaration du Secrétaire Général Ban Ki-moon est très positive pour nous et je le cite : « Alors que le monde s’efforce de définir un chemin plus durable pour les prochaines années, particulièrement pour l’après 2015, les voix et actions locales seront des éléments cruciaux dans cette quête. Il est important de préserver et d’encourager des espaces politiques où les autorités locales peuvent avoir un impact sur la prise de décision au niveau mondial. »

3. « Renforcer la solidarité entre les territoires » sera l’un des principaux thèmes de Rabat 2013 : est-ce un objectif réalisable dans ce contexte de crise économique mondiale et donc de compétitivité accrue des territoires ?

La compétitivité et la solidarité ne sont pas des notions antinomiques. En ces temps de crise qui touchent de plein fouet les gouvernements locaux dans certaines régions du monde nous avons besoin de la compétitivité qui tire vers le haut et génère des ressources et aussi de la solidarité entre les territoires. Les villes et régions sont les moteurs de la dynamique économique et du développement. Dans certaines régions du monde plus de 65% de l’investissement public passent par les gouvernements locaux et régionaux, donc la dynamique de développement se situe au niveau des territoires. Si la crise économique a profondément touché les gouvernements locaux et régionaux et bouleversé les priorités, elle nous oblige à innover, à rechercher d’autres solutions et à renforcer la solidarité. Ce thème s’est imposé à nous et nous tenterons d’en débattre à Rabat.