Les 7 et 8 novembre derniers ont eu lieu les journées de clôture du projet Migration Ville à Ville en Méditerranée (MC2CM), au Beit Beyrout Museum, également connu comme la « maison jaune », lieu qui est à la fois un emblème architectural et un symbole historique de la vie des Beyrouthins. Marquée par son histoire, cette bâtisse établie au centre de la ligne de démarcation entre l’Est et l’Ouest de Beyrouth lors de la guerre du Liban, est aujourd’hui reconverti en un véritable espace collectif d’échange et de culture.
Cette conférence de haut niveau a réuni plus de 80 représentants de gouvernements locaux et nationaux, d’ONG, d’organisations internationales, de l’Union européenne et de l’agence suisse du développement et de la coopération pour présenter les conclusions de la première phase du projet et lancer un débat sur l’avenir des migrations urbaines dans la région méditerranéenne.
Jamal Itani, maire de Beyrouth et hôte de la conférence, a ouvert la session en insistant sur l’importance de la dimension urbaine du phénomène migratoire et a souligné les défis spécifiques auxquels Beyrouth est confrontée lançant un appel à l’action pour les relever.
Les représentants des partenaires du projet, Michael Spindelegger, directeur général du CIDPM, Raf Tuts, directeur de la division des programmes de l’ONU-Habitat, ont pour leur part souligné l’importance que revêt un projet tel que MC2CM pour faire la lumière sur le lien concret entre migration et urbanisation – une réalité largement reconnue avec ses propres défis.
Josep Roig secrétaire général de CGLU a pour sa part souligné que :
"Les autorités locales et régionales ont un rôle fondamental à jouer dans le contexte de la migration. Elles sont les points d’entrée et de sortie pour les migrants. Les politiques publiques mises en œuvre à l’échelle urbaine doivent, dans ce contexte, faciliter l’intégration des nouveaux arrivants, assurer la cohésion sociale avec les populations déjà présentes et optimiser la contribution de la diversité du territoire pour en faire un outil pour le développement durable de leur société au niveau social, culturel et économique".
Le chef de la section de la délégation de l’UE au Liban, José Luis Vinuesa Santamaria, a fait part de la volonté de l’Union Européenne d’apporter son soutien pour relever ces défis et appuyer la mise en œuvre d’actions et d’initiatives coordonnées sur le terrain.
La Conférence comptait également avec la participation et les contributions de personnalités de haut niveau parmi lesquelles:
Yousef Al Shawarbeh, maire de Amman, Mauricio Valiente, maire-adjoint de Madrid, Naima Ibn Aboud, maire adjointe de Tanger, Abderrazak Bouziri , maire-adjoint de Tunis, Anna Merlin, conseillère de la ville métropolitaine de Turin, Ali Belhaj, Directeur général de l’Observatoire National de Migration de la Tunisie, Souad Zaidi, Adjointe au maire de Rabat, Alberto Laplaine Guimaraës, secrétaire général de la ville de Lisbonne, Simone Troller, de l’Agence suisse pour le développement et la coopération, Alberto Avetta, président de l’association nationale des villes italienne (ANCI-Piémont), Fouad El Omari, Président de l’Association Nationale des Présidents des Communes au maroc, et Khalil Choucair, Membre du Conseil Municipal de Beyrouth.
La conférence avait pour objectif de permettre aux maires présents, aux représentants nationaux et aux experts de dresser un bilan des activités passées et de débattre des conclusions et des recommandations du projet MC2CM d’une part, et d’autre part d'entamer des discussions concernant la pérennisation des relations et des activités mises en place posant ainsi les bases de la prochaine phase du projet, au cours de laquelle les villes utiliseront leur position privilégiée pour tirer partie des migrations, au niveau local et national.
Lors de cette conférence, les Maires, les représentants nationaux et les experts ont eu l’opportunité de débattre des conclusions et des recommandations politiques du projet MC2CM élaborées sur la base des connaissances générées par le projet et à adopter d’ici la fin de 2017.
Les recommandations s'appuient également sur des déclarations et des engagements existants, notamment la Déclaration de New York, l’Agenda de développement durable 2030, le Nouvel Agenda Urbain. La conférence a ouvert également la voie à la seconde phase du projet, dans laquelle les villes pourront tirer profit de leur rôle unique pour renforcer les bénéfices de la migration, au niveau local et national.
Les intervenants ont aussi réclamé des actions plus concrètes et coordonnées ainsi que des ressources pour les villes et les gouvernements qui leur permettent de gérer efficacement la migration dans leurs villes.
Le projet MC2CM est à la fois un exemple de l’engagement politique des villes pour garantir le droit à la ville pour tous et le soutien qui peuvent fournir des organisations internationales pour soutenir le dialogue, l’échange et l’apprentissage entre les villes, en créant une communauté de partage et d’union, pour mieux influencer, tous ensemble, les débats internationaux.
Lors de la Conférence le réseau MC2CM a présenté les 9 profils migratoires des villes membres. Un document qui permet à chaque ville de mieux connaitre la réalité migratoire sur son territoire.
Les faits et données qui ressortent de ce travail soutiennent la position des collectivités locales et territoriales pour que leur voix soient prises en compte dans la définition et la mise en œuvre des politiques nationales de migration, les engagements globaux des lignes directrices régionales. Ces éléments sont essentiels pour nourrir le dialogue entre les autorités nationales et locales afin de mettre en œuvre des politiques publiques efficaces. Ce sont ces messages que CGLU relaiera dans le cadre du pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières en 2018, en cours de discussion au niveau des Nations Unies.
Prochaine étape du projet :
Le réseau des villes du projet MC2CM se réunira à Lyon les 12 et 13 décembre.
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