Plus de 6000 participants se sont réunis à Cancun (Mexique) du 22 au 26 mai pour la Plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe, organisé par l'UNISDR. Cette réunion a été la première occasion d'examiner globalement la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, adopté en 2015.
Cette révision a abordé, entre autres, l'Objectif E du Cadre de Sendai qui appelle à augmenter substantiellement le nombre de pays ayant mis en place des stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophe d'ici à 2020.
Roland Ries, Maire de Strasbourg, Président de Cités Unies France (CUF) et Co-président de CGLU était à la tête de la délégation de CGLU. Les gouvernements locaux et régionaux présents à Cancun ont appelé leurs homologues nationaux à garantir le soutien nécessaire en matière de financement, institutions et législations. Ils ont également exigé à la communauté internationale qu'elle fournisse son soutien et son aide technique et financière afin de réaliser les objectifs imminents fixés par le Cadre de Sendai et les autres agendas internationaux. Les groupes de gouvernements locaux et régionaux à Cancun ont en outre saisi l'occasion pour rendre compte de leurs propres expériences, échanger et chercher de nouveaux partenariats afin de renforcer encore davantage les initiatives de réduction des risques de catastrophe.
Lors de la cérémonie d'ouverture de la Plateforme mondiale, Enrique Peña Nieto, Président du Mexique, a rappelé que les communautés les plus pauvres souffrent beaucoup plus gravement des catastrophes et a appelé, en plus de l'amélioration des délais de réponse, à investir dans la préparation aux catastrophes. Il a également souligné l'importance de la solidarité, en particulier dans les Caraïbes, et a offert le soutien du Mexique aux pays plus petits et les plus touchés dans la région. Amina Mohamed, Vice-secrétaire générale de l'ONU, a plaidé en faveur d'une évolution des paradigmes en passant de la gestion des catastrophes à la gestion des risques de catastrophes ; elle a également appelé à collaborer avec les gouvernements locaux et les autres parties prenantes. Elle a affirmé que la création de stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophe d'ici à 2020 sera vitale à la réussite globale des Objectifs du Développement Durable (ODD). La Vice-secrétaire générale a souligné l'importance d'envisager l'ensemble des agendas en faisant preuve de cohérence.
Le Co-président de CGLU, Roland Ries, a été invité à rejoindre la Table ronde ministérielle « Intégration de la réduction des risques de catastrophes à l'ensemble de la planification économique. » Roland Ries a rappelé que les gouvernements locaux sont au cœur de la réduction des risques de catastrophe car ils établissent le lien entre les citoyens locaux et la sensibilisation et la préparation commune aux catastrophes. Il a demandé le soutien de la communauté internationale dans la mise en place de cadres juridiques adéquats et de mesures de décentralisation fiscale, tout en soulignant l'interconnexion à l'échelle locale entre le Cadre de Sendai, les ODD et le Nouvel agenda urbain.
Sommet des Gouvernements Locaux et Régionaux
Le 23 mai, sous l'égide de la campagne « Pour des villes résilientes », CGLU a célébré le Sommet des gouvernements locaux et régionaux, aux côtés de l'UNISDR, d'ONU-Habitat, d'ICLEI et d'autres parties prenantes.
Le Co-président Roland Ries, accompagné des autorités du Mexique (pays hôte), a insisté lors de l'ouverture du sommet sur le rôle crucial joué par les gouvernements locaux dans la réduction des risques de catastrophe, avec l'accroissement d'une population mondiale devenant toujours plus urbaine. Roland Ries a rappelé la grande responsabilité accordée à CGLU par le Cadre de Sendai dans l'aide aux gouvernements locaux et régionaux à mettre en œuvre le Cadre et à renforcer leurs capacités d'élaboration de stratégies intégrant les risques de catastrophe, le réchauffement climatique, la résilience et le développement. Il a mis l'accent sur le travail de la Taskforce de CGLU sur la prévention territoriale et la gestion des crises pour la coordination des réponses aux crises sur les territoires, et a félicité l'établissement du Conseil politique de CGLU sur des villes plus sûres, plus résilientes et plus durables, une initiative qui tire parti du lien essentiel entre réchauffement climatique et résilience au niveau local.
Lors de l'ouverture du sommet, Roland Glasser, le Représentant spécial du secrétariat général de l'ONU pour la réduction des risques de catastrophe, a signalé la nécessité de passer de l'engagement à l'action, thématique même de cette édition de la Plateforme mondiale, et a appelé à garantir la cohérence et l'intégration des agendas mondiaux à l'échelle locale. Dans un message vidéo, Joan Clos, Directeur exécutif d'ONU-Habitat, a évoqué le rôle primordial des villes en soulignant la contribution de l'urbanisation planifiée et des politiques d'espaces publics dans la réduction des risques de catastrophe.
Ensuite, CGLU et l'ICLEI ont organisé une session ayant pour thème la « Cohérence des mesures liées au respect et à la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement au niveau local ». Fatimetou Mint Abdel Malick, Maire de Tevragh-Zeina (Mauritanie) et Championne de la campagne « Pour des villes résilientes », face à l'impossibilité de prévoir précisément les catastrophes, a plaidé en faveur de la décentralisation politique et fiscale afin de fournir des ressources et de l'autonomie aux gouvernements locaux, principaux représentants chargés d'assurer la réduction des risques de catastrophe au niveau local. Nathalie Zaarour, représentante du Conseil des ministres du Liban, a présenté le travail actuel du gouvernement national avec les autorités locales dans la réponse aux catastrophes, avec plus de 300 municipalités participant à la campagne. Les villes d'Amadora (Portugal) et d'Aqaba (Jordan) ont souligné l'importance de la construction de coalitions de partenariats locaux afin de renforcer les stratégies locales pour la réduction des risques de catastrophe.
La richesse des débats du Sommet se retrouve dans la Déclaration des gouvernements locaux et régionaux. Ce document a pu ainsi éclairer la Synthèse du Président de la Plateforme mondiale qui sera présentée au Président du Conseil économique et social (ECOSOC) et servira de contribution au Forum politique de haut niveau pour le développement durable 2017, prévu à New York en juillet.
À la suite de la Cérémonie d’ouverture de la Plateforme mondiale, Néstor Padrón, représentant du gouvernement des Îles Canaries (Espagne), a lu une déclaration officielle présentant la Déclaration des gouvernements locaux et régionaux aux États membres et à la communauté internationale réunis à l'occasion du Forum.
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