Le Conseil mondial 2020 de CGLU, accueilli par la ville de Guangzhou et l’Association chinoise pour l’amitié avec les pays étrangers (CPAFFC, selon l’acronyme anglais), a abordé les priorités des gouvernements locaux et régionaux à l’ère du COVID, et le rôle que l’Organisation mondiale devrait jouer pour renforcer les capacités de ses membres. Le Conseil a également été l’occasion de commémorer l’anniversaire de la Déclaration de Durban et de l’élection de la Présidence.
Au cours de ce Conseil mondial, les maires et les partenaires ont abordé certaines des questions politiques clés pour l’avenir de l’humanité, à l’aube de la décennie d’action, dans le cadre de trois débats de haut niveau. La transition écologique, la lutte contre les inégalités et la voie vers la reprise sont en effet des domaines stratégiques qui se reflètent à la fois dans le plan de travail de notre Organisation pour l’année à venir et dans le renouvellement de nos priorités stratégiques, y compris l’élaboration de notre travail de politique et de recherche, et nos outils d’apprentissage. Les débats qui se sont tenus pendant le Conseil mondial constitueront une partie du fil directeur qui inspirera notre action, alimentera notre plan de travail et garantira que nous restons pertinents pour les membres et les communautés qui ont besoin de nous.
A l’occasion de ces trois dialogues, les participant·e·s ont abordé la nécessité de transformer la relation entre les êtres humains et les écosystèmes naturels ; la manière de s’assurer que nos modes de consommation et de production sont en adéquation avec le bien-être de nos populations ; la nécessité de placer la fourniture de services publics et les biens communs au cœur de nos efforts dans l’ère post-COVID ; et l’importance d’inclure les gouvernements locaux et régionaux dans les conversations sur la relance, afin de s’assurer qu’elle est menée au niveau local et ne laisse personne, ni aucun territoire, pour compte.
C’est dans ce contexte complexe, avec un monde qui reprend son activité après un arrêt forcé en début d’année, que les dirigeant·e·s des gouvernements locaux et régionaux, ainsi que leurs partenaires, estiment que nous sommes à un moment historique. Le sentiment d’une finalité commune inspire nos nouvelles priorités stratégiques, qui visent à embrasser Génération Egalité, à définir une nouvelle réalité écologique et à œuvrer pour une nouvelle génération de droits et un multilatéralisme inclusif renouvelé.
C’est de là qu’est née l’idée d’élaborer un Pacte pour l’avenir de grande envergure, qui va au-delà des maires et vers un engagement humain et planétaire. Il sera alimenté par la solidarité, l’égalité, la culture et des institutions responsables qui ne laissent personne, ni aucun territoire, pour compte. Les dirigeant·e·s du mouvement municipal sont convaincu·e·s que les fruits de leurs discussions et de leurs expériences communes devraient alimenter et façonner les agendas mondiaux, et ce pacte est appelé à refléter les principes, les valeurs et les aspirations conjointes de nos communautés, et à aller véritablement au-delà des accords internationaux. Le pacte incitera la communauté internationale à aller plus loin et montrera l’engagement et la capacité de tous les acteurs.
« Notre stratégie renouvelée, qui sera adoptée en 2022, s’appuiera sur les riches processus politiques développés lors du Congrès mondial de Durban, et sera certainement marquée par les leçons apprises et les aspirations transformationnelles déclenchées par la pandémie mondiale, qui sont reflétées dans le Décalogue de CGLU. » Mohamed Boudra, maire d’Al Hoceima, président de l’Association marocaine des présidents de conseils communaux (AMPCC), président de CGLU
Ce pacte pour l’avenir devra rassembler toutes les parties prenantes, afin de déclencher les actions nécessaires qui nous permettront d’assurer un avenir aux jeunes générations, en réfléchissant à nos engagements communs en vue du 100e anniversaire des Nations unies. Il devra aussi construire véritablement un monde qui ne laisse personne, ni aucun territoire, pour compte. Le pacte sera composé de trois éléments différents autour desquels la discussion a été organisée.
« Actions de CGLU pour les personnes », « Actions de CGLU pour la planète » et « Actions de CGLU pour le gouvernement » : il s’agissait des trois éléments clés de la session statutaire du Conseil mondial, reflétant les trois composantes du Pacte pour l’avenir. Ces segments ont été présidés par Jan van Zanen, coprésident de CGLU et maire de La Haye, Johnny Araya, coprésident de CGLU et maire de San José, et Dr. Mohamed Boudra, président de CGLU et maire d’Al Hoceima.
Chacun de ces segments a compté sur les interventions de maires et de représentant·e·s politiques, membres du Conseil mondial, ainsi que de partenaires de la société civile, du monde universitaire et d’autres parties prenantes, qui visaient à partager leurs points de vue et leurs engagements en faveur de la transformation de la planète et de la mise en œuvre du Pacte.
Au total, 23 intervenant·e·s ont pris la parole lors de la session statutaire. María Soledad Cisternas Reyes, envoyée spéciale des Nations unies pour le handicap et l’accessibilité ; Sami Kanaan, maire de Genève et coprésident du Groupe de travail permanent de CGLU sur la prévention et la gestion territoriales des crises ; Salvatore Martello, maire de Lampedusa ; José Ribeiro, maire de Valongo ; André Viola, président du Conseil départemental de l’Aude ; Mustafa Tunç Soyer, maire d’Izmir ; Luca Bergamo, adjoint à la maire de Rome ; et Dr. Gholamhossein Mohammadi, conseiller du maire de Téhéran et président du Centre de communications et d’affaires internationales, ont souligné l’importance d’une relance axée sur les personnes lors du segment « Actions de CGLU pour la planète. »
Tout au long du débat, les participant·e·s ont plaidé pour la nécessité de repenser le système multilatéral afin d’y inclure les communautés, de réévaluer les relations avec les Nations unies et le rôle des gouvernements locaux dans les processus politiques internationaux, et d’assurer une relance axée sur les personnes face à la pandémie, en intégrant la culture comme quatrième pilier du développement durable.
« Notre ville a pris des mesures immédiates en réponse à la crise : la relance économique et les services publics sont au cœur de l’action, tout comme la lutte contre le réchauffement climatique, la lutte contre les inégalités et la reprise inclusive. En réponse aux défis mondiaux communs, la gouvernance locale et régionale apporte une réponse partout. » Arnaud Ngatcha, adjoint à la maire de Paris
« Les contributions apportées aujourd’hui incarnent la relation entre notre Organisation mondial et les personnes, et la façon dont nous sommes prêt·e·s à agir pour assurer un meilleur avenir à tou·te·s. » Jan Van Zanen, maire de La Haye, coprésident de CGLU
Pablo Jurado, président du Consortium des gouvernements autonomes provinciaux de l’Equateur (CONGOPE), vice-président de CGLU pour le Forum des régions ; Miguel Lunghi, maire de Tandil ; Mohamed Sefiani, maire de Chefchaouen et président du Forum de CGLU sur les villes intermédiaires ; Laia Bonet, adjointe à la maire de Barcelone ; et Emilio Jatón, maire de Santa Fe, ont abordé la nécessité d’une véritable transition écologique, sous l’impulsion des communautés, et d’une relation plus positive avec la nature, lors du segment « Actions de CGLU pour la planète. »
« Notre approche de l’urgence climatique et de la transformation vers la durabilité doit être politique et impliquer un changement majeur de mentalité sur notre relation avec la nature. La biodiversité, les écosystèmes et les modes de production et de consommation doivent être transformés. » Johnny Araya, maire de San José, coprésident de CGLU
Ilsur Metshin, maire de Kazan et président du Comité consultatif des autorités locales auprès des Nations unies (UNACLA); Philip Rode, directeur de la London School of Economics Cities; Carlos Martínez, maire de Soria et envoyé de la Présidence de CGLU sur le Nouvel agenda urbain ; Nuria Marín, maire de L’Hospitalet de Llobregat et présidente du Conseil de la province de Barcelone ; Souad Ben Abderrahime, maire de Tunis ; José Alfonso Suárez del Real, secrétaire du gouvernement de la ville de Mexico ; Fatimetou Abdel Malick, présidente du Conseil régional de Nouakchott ; Paola Pabón, gouverneure de Pichincha ; Linda Voortman, co-maire d’Utrecht ; et Carola Gunnarsson, maire de Sala, vice-présidente de l’Association suédoise des autorités locales et des régions (SALAR) et vice-présidente de CGLU pour l’Europe, ont abordé la nécessité d’un renouvellement de la démocratie et du renforcement du lien entre les institutions et les communautés lors du dernier segment « Actions de CGLU pour le gouvernement. »
« Nous devons établir des dialogues avec les gouvernements nationaux, faire entendre la voix des gouvernements locaux et régionaux aux tables de décision. UNACLA a un rôle important à jouer dans la promotion de l’idée que le Nouvel agenda urbain est le premier pas vers la localisation. Il nous guidera pour atteindre les ODD et l’Accord de Paris. » Ilsur Metshin, maire de Kazan, président d’UNACLA
« Dans cette crise, une chose est devenue très claire : la régulation par le seul marché est impossible. Nous devons réfléchir au modèle de gouvernance : il faut que les portes nous soient ouvertes, il nous faut un siège à la table des décisions pour assurer la fourniture des services publics. » Carlos Martínez, maire de Soria, envoyé de la Présidence de CGLU sur le Nouvel agenda urbain
Le président, Mohamed Boudra, a clôturé la session en soulignant l’importance du Pacte pour l’avenir en tant qu’axe principal de l’Organisation mondiale pour lutter contre les inégalités qui ont été exacerbées pendant la pandémie, et en veillant à ce qu’il reste un outil important pour nos membres.
« Notre objectif est clair : que nos priorités stratégiques et notre action restent pertinentes à court, moyen et long terme, et que les outils que nous développons servent nos communautés et continuent ainsi à garantir que notre Organisation reste aussi pertinente que possible à l’égard des demandes de nos membres et communautés. » Mohamed Boudra, maire d’Al Hoceima, président de l’AMPCC et président de CGLU.
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