Le Président de CGLU s’engage à garantir l’inclusion dans la consultation pour l’agenda post-2015

Lors de la première réunion officielle du Panel de haut niveau de personnalités éminentes chargé de l’agenda du développement post-2015, les membres du Panel ont insisté sur la nécessité d’assurer un processus ouvert, incluant tous les acteurs et garantissant la cohésion entre tous les processus en cours à l’heure actuelle.
 
Le Président de CGLU, Kadir Topbas, a proposé la création d’un sous-groupe sur l’urbanisation durable afin de garantir que cette dimension soit prise en compte de façon adéquate dans le rapport du Panel. 
 
Après la réunion, il a déclaré aux journalistes que cette tâche de première importance est une tâche que nous devons entreprendre tous ensemble. En tant que Président de CGLU et d’UNACLA, M. Topbas s’engage à garantir que la diversité des gouvernements locaux et régionaux, leurs expériences et leurs solutions soient représentées dans le futur agenda du développement.
 
Héritiers directs de la Première Assemblée mondiale de villes et d’autorités locales, qui s’était tenue à l’occasion d’Habitat II, CGLU et ses dirigeants s’engagent fermement à faciliter ce dialogue inclusif en direction du processus post-2015 et d’Habitat III, en étroite coopération avec ONU-Habitat.
 
Vers un futur nouvel agenda mondial
 
M. Topbas a déclaré que « l’agenda doit se fonder sur les besoins des citoyens et des communautés. Nous recommandations seront couronnées de succès si nous développons les concepts d’appropriation et de responsabilité à tous les niveaux : international, national et infranational. »
 
Il a ajouté que le futur agenda mondial devra pouvoir s’appliquer aussi bien aux pays développés qu’aux pays en développement. Il devra en outre promouvoir un haut niveau de cohérence politique aux échelles mondiale, nationale et infranationale, en définissant les responsabilités partagées et en établissant une approche plus équilibrée entre tous les niveaux de gouvernement, les acteurs locaux et les partenaires du développement. Deux éléments sont essentiels à la réalisation de nos recommandations : l’implication à grande échelle de tous les acteurs et la réelle prise en considération des besoins des communautés.
 
Le Président de CGLU a lancé un appel à action immédiate pour continuer à avancer sur la question des OMD : « Le monde a changé au cours de ces quinze dernières années et depuis que les OMD ont été définis. Malgré les nombreux efforts fournis et l’efficacité des OMD, le rythme de progression vers l’éradication de la pauvreté s’est avéré lent et inégal. De multiples crises liées les unes aux autres se sont déclarées, parallèlement à une réduction des ressources naturelles de base de notre planète. Plus de 70% des pauvres du monde vivent désormais dans des pays à revenus intermédiaires et, de plus en plus souvent, on les trouve dans les villes. Les schémas traditionnels rural-urbain ont drastiquement changé.”
 
Le Dr. Topbas a mis en exergue le rôle des gouvernements locaux dans la prestation des services essentiels, lesquels sont au cœur de la réduction de la pauvreté et des maladies. En effet, la réalisation de nombre d’objectifs et cibles définis par les OMD dépend des gouvernements locaux et du soutien qu’ils reçoivent de la part des niveaux supérieurs de gouvernement, des agences internationales, ainsi que de leur capacité à établir des partenariats forts avec la société civile et le secteur privé. Un appel ferme a été lancé afin de soutenir, à l’échelle locale, l’accélération de la réalisation des OMD, notamment en renforçant le rôle des gouvernements locaux et les coalitions locales incluant tous les acteurs pouvant faire la différence au cours des trois prochaines années.
 
Une révision en profondeur
 
Le Président Topbas a signalé les principales lacunes existant actuellement dans le cadre des OMD, ainsi que les nouveaux défis prioritaires concernant le cadre de développement. « L’agenda des OMD ne définit pas suffisamment qui doit agir et comment agir afin de réaliser ces objectifs. C’est une question que le nouvel agenda se doit d’aborder
 
« Par ailleurs, il est nécessaire d’entamer un processus de révision en profondeur du partenariat mondial : le cadre institutionnel et financier doit étayer les objectifs et les cibles du partenariat. Le nouveau cadre doit être appuyé par une structure de gouvernance internationale plus forte et plus démocratique, qui inclut les nouveaux acteurs et assimile les questions et régulations qui n’ont pas été abordées jusqu’à présent. »
 
Le Président de CGLU a rappelé la nécessité d’identifier les nouveaux facteurs devant être davantage pris en compte, comme par exemple l’urbanisation, l’adaptation au changement climatique et l’accès aux nouvelles technologies. Certaines solutions parviennent à modifier les habitudes de consommation d’énergie ; la réduction des risques de catastrophes et la planification exhaustive requièrent des stratégies locales adaptées et des approches territoriales intégrées, comptant sur l’implication adéquate de tous les niveaux de gouvernement. « Ce débat doit majoritairement se focaliser sur les institutions financières pouvant soutenir les gouvernements (à tous les niveaux) à qui incombe la responsabilité de répondre aux nécessités et de gérer le développement local », a-t-il conclu.
 
Les membres du Panel se sont aussi réunis avec la société civile et d’autres acteurs à l’occasion d’un événement spécial organisé par le gouvernement du Japon. Les participants ont souligné que la crédibilité de la communauté internationale et de l’ONU en particulier étaient en jeu. Un jeune activiste de la Sierra Leone, représentant les futures générations, a appelé les nations à tenir les promesses qu’elles ont faites et à garder en mémoire que cet agenda, aussi abstrait qu’il puisse paraître à l’heure actuelle, est un agenda nourri d’histoires humaines.
 
Le ministre des Affaires Etrangères de Suède a mis l’accent sur l’importance de garantir la bonne gouvernance à tous les niveaux et a reconnu les responsabilités de plus en plus nombreuses qui incombent aux dirigeants locaux dans un monde en pleine urbanisation.