Lors de la précédente édition du Forum Urbain Mondial (FUM), la Commission Planification Stratégique Urbaine et la Commission Culture de CGLU ont réuni dirigeants municipaux, partenaires et réseaux du développement afin de débattre sur les pratiques de gestion et l’apprentissage entre pairs, orientés autour des questions suivantes : la planification stratégique peut-elle reconnaître les identités locales et les avantages culturels ? Comment ces derniers peuvent-ils être renforcés et devenir des références pour les dynamiques urbaines ? Qu’est-ce que cela implique pour les dirigeants municipaux ? Comment les villes apprennent-elles et quelles sont les leçons les plus importantes à retenir de la gestion quotidienne d’une ville ?
Parmi les participants, étaient présents Violêta Kubrusly (Ville de Sao Paulo, Brésil) ; Subhatri Moonsammy (Ville de Durban, Afrique du Sud) ; Dionisio Chereua (Mozambique) ; Stewart Sarkozy-Banoczy (Etats-Unis) ; M. Baradaran (Mashhad, Iran) ; Tim Campbell (Urban Age Institute) ; Josep Roig (Secrétaire Général, CGLU) ; Sara Hoeflich (Commission Planification Stratégique Urbaine de CGLU) ; Jordi Pascual (Commission Culture de CGLU).
Les principales conclusions de cet événement peuvent être résumées comme suit :
1. Les villes sont les moteurs du changement. Les municipalités / gouvernements locaux sont les acteurs clés pour transformer les villes en espaces plus vivables, durables et démocratiques. Pour ce faire, l’accès aux expériences des pairs est nécessaire et les politiques nationales doivent reconnaître et soutenir cette tendance. , coincide Mozambique and USA
2. Toute stratégie d’apprentissage pour les villes (municipalités / gouvernements locaux) incluant des échanges internationaux doit être réalisable et rechercher des bénéfices spécifiques et concrets (particulièrement lorsqu’il s’agit de révisions par les pairs, de voyages ou de recherches orientées vers les résultats, comme c’est le cas pour Durban et Sao Paulo).
3. Les citoyens doivent être au cœur de toute stratégie d’apprentissage pour les villes. Les changements doivent être ressentis par les citoyens, les acteurs de la société civile et, idéalement, les différents acteurs impliqués dans le « réseau de confiance » (Tim Campbell 2012).
4. L’identité de chaque ville est unique. Il n’existe pas deux villes semblables ; il existe seulement des ressemblances. Les projets / programmes / politiques ne peuvent pas être copiés, mais adaptés. Toutes les solutions doivent être adaptées selon le contexte local : langue, culture, identité, taille, distribution spatiale, systèmes légal et institutionnel (Etudes de l’impact culturel à Mashhad).
5. L’approche intégrée est la clé de la planification urbaine. Toute transformation urbaine nécessite l’intervention de professionnels issus de différents domaines : social, économique, culturel, planification urbaine,…, ce qui requiert la création d’équipes ad hoc afin d’aller au-delà des « barrières des organismes municipaux ».
6. Le leadership est essentiel. Dans une même ville, on dénombre plusieurs dirigeants. Les dirigeants municipaux sont importants mais pas suffisants ; les dirigeants communautaires et académiques ont également un rôle important à jouer dans les stratégies internationales d’apprentissage. Il est important d’offrir des opportunités d’apprendre à tout le monde, y compris aux dirigeants situés en-dehors de la sphère politique.
7. La communication aussi est importante. Les échanges internationaux doivent être expliqués sans peur, à l’intérieur et à l’extérieur (cela peut être utile pour d’autres personnes / villes qui ne sont pas impliquées directement dans l’échange).
8. Le XXe siècle (paradigme postcolonial de coopération internationale) est opérationnel mais devient obsolète. Il n’y a pas une région dans le monde qui ait la légitimité d’« enseigner ». A l’heure actuelle, les villes qu’on appelle du Sud apprennent d’autres villes du Sud et des villes du Nord apprennent également du Sud.