Les gouvernements locaux forgent des espaces de dialogue avec les gouvernements nationaux lors du Forum mondial sur la migration et le développement

Les gouvernements locaux forgent des espaces de dialogue avec les gouvernements nationaux lors du Forum mondial sur la migration et le développement

Le 6ème Forum des Maires sur la Mobilité et le Développement a réuni le 22 janvier plusieurs dizaines de représentants locaux dans le cadre du Forum Mondial sur la Migration et le Développement (Quito, 20-24 janvier). A travers le Mécanisme des Maires, les gouvernements locaux ont été associés pour la première fois aux des gouvernements nationaux et des organisations internationales afin de revendiquer leur rôle central dans la gouvernance des migrations et de demander des mesures concrètes en faveur de la gouvernance multi-niveaux promue par le Pacte mondial sur les migration

Un an après la signature du Pacte mondial et de la Déclaration des maires de Marrakech, les autorités locales se sont réunies dans la capitale équatorienne pour réclamer de nouvelles formes de coopération et un nouveau discours sur la mobilité humaine qui promeut des pratiques inclusives et place la protection des personnes migrantes face aux pratiques discriminatoires et de confrontation. Dans un exercice de dialogue sans précédent avec le niveau national, le Forum des Maires a appelé au renforcement de l'action locale pour la construction de formes de citoyenneté inclusives et a demandé le soutien de tous les acteurs sociaux et de tous les niveaux de gouvernement, afin d’atténuer les fractures sociales causées par la vision de plus en plus sécuritaire de la migration qui relègue les droits humains au second plan. 

Cette année, au-delà de la sixième édition du Forum des Maires, les collectivités locales ont participé à quatre tables rondes thématiques et à ce que l'on appelle l'Espace commun, dans lequel des acteurs de nature différente liés à la gouvernance des migrations ont réfléchi ensemble à des défis communs et à des stratégies d'action pour garantir les services de base, protéger les plus vulnérables et faire face aux discours criminalisant sur les migrations et les migrants. En ce sens, le Mécanisme des maires a mis en évidence le rôle décisif de la gouvernance locale. 

 « En tant que premiers acteurs à répondre aux effets des flux de population, qu'ils soient internes ou externes, et en tant que niveau de gouvernement qui accueille les nouveaux arrivantsen tant que voisins, les gouvernements locaux et régionaux ne peuvent pas être et ne sont pas de simples partenaires exécuteurs. »

Christian di Candia, maire de Montevideo et vice-président de CGLU, a pris la parole pour les gouvernements locaux lors de l'ouverture du Forum mondial sur la migration et le développement, rappelant que « les autorités locales ont une expérience précieuse à partager lorsqu'il s'agit de favoriser la cohésion communautaire face à la rhétorique craintive et conflictuelle qui entoure les migrations et les migrants. »

A cet égard, Emilia Saiz, Secrétaire générale de CGLU, a critiqué « le poids excessif accordé à la migration Sud-Nord » et a appelé à la reconnaissance des gouvernements locaux en tant que fournisseurs de services de base essentiels à l'inclusion. « Il y a quelque chose d'intrinsèquement erroné dans le cadre juridique international car il ne nous permet pas de garantir les droits des migrants. »

Durant ses interventions au Forum mondial et au Forum des maires, le Directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations, António Vitorino, s'est félicité du poids croissant des autorités locales dans la gouvernance mondiale des migrations et a souligné que « la création du Mécanisme des maires apportera un acteur crucial à la table de la gouvernance des migrations. » En outre, M. Vitorino a voulu souligner que « les interventions ne sont efficaces que lorsque les autorités locales et nationales travaillent ensemble. »

Pour sa part, le maire de Lampedusa, Salvatore Martello, a déclaré que « les villes ne sont pas fatiguées d'aider les migrants, mais de ne pas être aidées ». Dans un discours dans lequel il a passé en revue les responsabilités que les autorités locales doivent assumer avec des ressources et des compétences limitées, parfois en dehors du cadre juridique établi, M. Martello a réaffirmé l'alignement des gouvernements locaux avec les Pactes mondiaux et la nécessité d'un dialogue et d'un accord entre les acteurs pour leur réalisation.

Parmi les questions abordées, les gouvernements locaux ont mis l'accent sur l'accès aux services de base, la lutte contre la discrimination et les mécanismes de soutien à l'action locale en faveur des politiques d'inclusion. Par ailleurs, CGLU Afrique a organisé un dialogue sur les camps de transit et les routes migratoires entre les villes africaines et latino-américaines avec des exemples venant du Mali, Marruecos, Mexique, Niger et Tunisie. Pendant ces discussions, l'impact des politiques de retour transnationales sur le tissu et la coexistence dans les territoires de transit a été mis en évidence.

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