Du 31 août au 4 septembre, les négociateurs climat se retrouvaient à Bonn pour une intersession supplémentaire afin de progresser sur le texte qui devra être adopté lors de la COP21 à Paris (30 novembre-11 décembre 2015).
Les négociateurs ont travaillé sur la base de « l’outil » publié par les co-présidents durant l’été, un document de 80 pages divisé en trois parties :
- La Partie I intitulée « Projet d’Accord » regroupe les dispositions qui sont par nature appropriées pour être incluses dans l’Accord de Paris (engagements collectifs et à long terme, dispositions pour rendre l’accord durable et dispositions générales pour l’entrée en vigueur de l’instrument) ;
- La Partie II intitulée « Projet de décisions » vise les dispositions qui relèvent de la mise en œuvre et celles qui couvrent la période pré-2020 (Workstream 2) ;
- La Partie III intitulée « Dispositions dont le placement requiert plus de clarté de la part des Parties en lien avec le Projet d’Accord (Partie I) ou les projets de décisions (Partie II) ».
Ces trois parties reflètent le contenu du texte de Genève (février 2015) tout en tenant compte de la consolidation faite à Bonn en juin dernier. (Veuillez trouver en pièce jointe une note analytique produite par la Région Rhône-Alpes)
Le groupe des autorités locales et régionales (Gouvernements locaux et autorités municipales) rassemblé sous la bannière de la feuille de route des gouvernements locaux a donc développé sa stratégie de plaidoyer autour de cet outil. Toutefois, cet outil est décevant en termes d’implication des acteurs non-étatiques et en particulier de la reconnaissance du rôle des gouvernements locaux et infranationaux. (Veuillez trouver ici les propositions et amendements soumis au groupe des amis des villes, aux Etats et partenaires lors des négociations).
ICLEI et CGLU ont plaidé pour que le rôle spécifique des gouvernements locaux et infranationaux reprenne sa place dans le texte, se référant aux accords de Cancun qui les reconnaissaient comme acteurs gouvernementaux. Nous avons également insisté sur le renforcement de l’approche locale, en adéquation avec l’ODD urbain 11 adopté dans le cadre de l’agenda du développement durable et appelant les Etats à « rendre les villes et les installations humaines inclusives, sures et durables ». De plus, dans la continuité du Sommet Climat et Territoires tenu à Lyon en juillet, nous avons poussé pour la reconnaissance de la nécessité de l’approche territoriale engageant et garantissant la collaboration de tous les acteurs non-étatiques aux niveaux locaux et infranationaux.
Un livret réunissant l’ensemble des conclusions du Sommet (Déclaration politique générale et recommandations issues des 10 ateliers : Adaptation, Economie bas-carbone et emplois, Coopération décentralisée et partenariats entre territoires, Planification urbaine et territoriale, Forêts, Agricultures, Production, distribution et consommation d’énergie, Education, sensibilisation et mobilisation, Mobilité et transports, Financements) a été distribué aux délégations nationales.
A la demande des Parties, un nouveau texte de négociation plus ambitieux doit être produit par les Co-présidents avant la prochaine et dernière session de négociations avant la COP21, qui aura lieu à Bonn du 19 au 23 octobre. Nous vous invitons à contacter vos gouvernements nationaux avec nos propositions afin que soit reconnu le rôle spécifique des autorités locales et infranationales et que leur soient garanties les ressources nécessaires à l’action, notamment à travers des mécanismes financiers.
En parallèle, la présidence française avec la présidence péruvienne et le bureau du Secrétaire Général des Nations Unies travaillent à l’Agenda de l’Action Lima- Paris, et développent un agenda spécifique aux autorités locales et régionales qui bénéficieront d’un segment dédié le matin du 8 décembre, dans l’espace officiel de la COP21 (Zone bleue). Cette semaine, la France a également proposé un plan d’action de 5 ans pour les autorités locales et régionales. Une proposition bien accueillie par leurs réseaux, à la condition que celui-ci soit construit comme un outil leur permettant de sécuriser les ressources et les moyens financiers nécessaires à poursuivre les initiatives déjà en cours (comme le Pacte des Maires ou le Pacte des Etats et Régions).