Les maires soutiennent la stratégie pour la marche comme moyen de transport durable

Le premier audit sur la marche en Afrique a eu lieu le 1er octobre dernier dans le cadre d’une des sessions parallèles du Congrès Mondial de CGLU à Rabat. Le Maroc est un pays doté d’une solide tradition concernant la marche, qui s’impose comme une façon de se déplacer dans les « médinas » traditionnelles. Par exemple, la médina de Fès est considérée par beaucoup comme le plus grand « labyrinthe » piéton du monde.

Dans la ville de Rabat, deux tiers de la population utilise la marche comme principal moyen de déplacement, ce qui révèle l’importance de développer une stratégie pour que les politiques reconnaissent et promeuvent la marche comme l’un des principaux moyens de transport dans les villes. Alors que de nombreuses villes ont promu des programmes de marche, il reste encore beaucoup à faire pour s’assurer que ces programmes sont développés dans un environnement sain et sûr.

L’audit sur la marche : L’audit a été organisé par les Commissions de CGLU sur la Planification Stratégique Urbaine et sur les Villes Numériques et de la Connaissance, le département de planification de la ville de Rabat et l’ONG internationale Walk 21. Cet exercice d’apprentissage unique en son genre a permis de sensibiliser les participants et d’apporter une meilleure compréhension de la ville du point de vue des piétons.  

L’alignement du transport public et de la marche est stratégique. L’audit sur la marche a démontré qu’il existe des programmes significatifs visant à promouvoir les transports publics dans la ville de Rabat, par exemple les investissements faits dans le tramway public : 172 000 voyages par jour avec un réseau qui s’étendra sur 400 km dans dix ans. Le Maire de Durban a félicité la ville pour cet effort, rappelant à d’autres villes africaines qu’il est nécessaire de réduire les écarts de revenus, de réduire la dépendance à la voiture et de créer des alternatives viables afin d’atteindre une destination en un temps acceptable, étant donné que les villes africaines sont de plus en plus touchées par les embouteillages et la pollution.   

8 villes leaders ont signé la Charte : La conseillère Samira Achour de Rabat a rejoint les signataires suivants : Jose Fortunati, Maire de Porto Alegre ; Ibone Bengoetxea, Adjointe au Maire de Bilbao ; James Nxumalo, Maire de Durban (Présidents des Commissions de CGLU mentionnées ci-dessus) ; Benedito Guimino, Maire d’Inhambane (Mozambique) ; Luciano Rezende, Maire de Vitoria (Brésil) et Mohammed Sefiani, Maire de Chefchaouen (Maroc). Tous ont signé la Charte promue par Walk 21 afin de créer une culture et une communauté où les gens choisissent de marcher (voir photo).   

Le besoin de sensibilisation a été souligné en rappelant que la marche est un droit et doit être accessible à tous. Les améliorations nécessaires semblent relever davantage d’une question de priorités que de coûts, puisque l’accès à la marche est garanti dès lors que les infrastructures sont fournies.

La Charte pour la marche est un engagement pour la mobilité intégrale et inclusive, renforcée par des espaces publics bien planifiés pour accueillir les populations, une intégration améliorée (multi-modèles) des réseaux de mobilité, et soutenue par des outils de planification de l’espace qui réduisent les risques et la peur du danger et du crime. Voir  http://www.walk21.com/charter/

L’audit de Rabat sur la marche a constitué une étape importante : c’est en effet la première fois qu’un agenda et une charte pour la marche sont promus et signés par des villes africaines. Le Maire de Durban, M. James Nxumalo, et l’ancien Maire de Stuttgart, Dr. Wolfgang Schuster, ont assuré la promotion de la Charte lors du Bureau Exécutif de CGLU, incitant les membres de CGLU à la signer.