Le Bureau exécutif réuni à Strasbourg était convenu d’établir un système consultatif pour CGLU, afin d’appuyer l’Organisation sur les questions mondiales, aider le système de développement international à comprendre les implications institutionnelles d’une véritable localisation et soutenir le changement de rôle pour les gouvernements locaux au sein de ce système.
Sous l’appellation « UBUNTU », une notion sud-africaine qui envisage les communautés comme les éléments constitutifs de l’humanité, le groupe consultatif a vu le jour dans l’objectif de jouer un rôle d’intermédiaire pour la Présidence. Ce groupe apportera en outre des conseils ciblés dans différents domaines, et agira comme un soutien formel et informel dans les différentes dimensions de l’agenda de développement international, aidant ainsi l’Organisation à mieux définir son avenir. Ce groupe pourra également aider à garantir l’intégration des spécificités et nuances régionales dans le travail mondial de l’Organisation.
Un groupe consultatif pour inspirer les priorités politiques de l’Organisation mondiale
Le Séminaire annuel de CGLU a permis au groupe consultatif UBUNTU de se réunir pour la première fois et d’agir comme source d’inspiration du discours et des politiques de l’Organisation mondiale. Les membres du groupe ont ainsi délivré des discours introductifs au débat de CGLU, organisé entre les membres de CGLU et les membres et partenaires de la Global Taskforce.
« Vous pouvez nous aider à identifier les grandes priorités, au-delà de notre travail quotidien dans nos villes, villages et associations. Vos contributions nous aideront à sortir des sentiers battus et à mieux définir nos axes de pensée. » Parks Tau, président de CGLU.
La consolidation du groupe consultatif UBUNTU avec des expert•e•s de différents domaines, allant de l’action climatique au développement urbain, en passant par l’égalité des genres, est une étape naturelle pour l’avenir de notre Organisation. Il s’agit également d’une évolution du mouvement municipal, mouvement qui ne demande pas seulement à être écouté, mais qui est également disposé et préparé à écouter les autres acteurs.
Le débat lors du Séminaire s’est structuré en deux parties : les discours introductifs délivrés par les conseiller•e•s UBUNTU, chacun accompagné d’une image visant à inspirer ou à provoquer des réactions parmi les participant•e•s, suivis d’un débat ouvert avec la salle, au cours duquel les membres et partenaires ont pu échanger entre eux et avec les conseiller•e•s.
De plus, les intervenant•e•s ont souligné l’importance du débat afin de façonner le discours de l’Organisation mondiale à l’égard du système international, et mettre l’accent sur l’importance de la localisation des Objectifs du développement durable, qui ne doit plus être envisagée comme une réflexion secondaire lorsqu’on aborde la mise en œuvre conjointe des agendas mondiaux.
« L’Agenda 2030 est à la traîne, ce qui rend la territorialisation des ODD absolument indispensable. C’est à l’échelle locale que nous devons expérimenter afin de pouvoir avancer. » Roland Ries, coprésident de CGLU, maire de Strasbourg.
« Nous sommes à l’écoute ; nous devons ouvrir un espace pour co-créer avec toutes les parties prenantes : la société civile, les organisations sœurs et nos partenaires. » Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU.
Concrétisons l’inspiration en action : où en serons-nous dans vingt ans ?
Les conseiller•e•s UBUNTU se sont également réuni•e•s avec la Présidence à huis clos pour transcender ces premières sources d’inspiration et les transformer en actions concrètes que l’Organisation mènera à bien lors de la prochaine décennie.
Cette session a été ouverte par le président, Parks Tau, et la coprésidente, Ada Colau, qui ont souligné l’importance des réseaux dans la mise en œuvre des agendas mondiaux. La session s’est poursuivie par un dialogue entre les conseiller•e•s et les membres de la Présidence de CGLU.
« Chers conseillers UBUNTU, nous avons besoin de votre aide pour créer ensemble des institutions piliers de la démocratie locale. Nous avons besoin de votre aide pour co-créer des espaces de dialogue et d’implication qui contribuent à bâtir les sociétés de demain. » Parks Tau, président de CGLU.
« Notre plaidoyer ne peut plus se contenter de demander aux gouvernements nationaux qu’ils écoutent les villes ; les villes sont les administrations les plus proches de la citoyenneté et ce sont elles qui tissent les liens de complicité avec les communautés. » Ada Colau, coprésidente de CGLU, maire de Barcelone.
Les conseiller·e·s UBUNTU ont formulé au cours de la réunion des propositions concrètes pour le développement du prochain Congrès mondial de CGLU et pour l’Organisation en général. Coprésidente du groupe de travail II du panel intergouvernemental sur le changement climatique, Debra Roberts a mis en exergue le besoin de politiques fondées sur la science, déclarant que le Congrès de CGLU devrait être conçu de façon à refléter une élaboration de politiques fondées sur des données fiables. Parmi ses principales contributions, on peut noter l’idée d’établir un réseau de CGLU pour les universités et établissements d’enseignement supérieur, qui se développerait sur les échanges de connaissances.
Jorge Pérez Jaramillo, doyen de la faculté d’architecture de l’Université de Santo Tomás à Medellin a argumenté en faveur de la promotion de la coopération entre municipalités, dans le but de compéter les agendas et les bonnes pratiques échangées entre villes, et développer ainsi un réseau de connaissances locales. Dans cette lignée, il a suggéré que les réseaux plus petits, les « micro réseaux » de villes qui partagent des projets concrets, représenteraient une bonne façon de commencer à développer ce réseau de connaissances.
Ana Falú, présidente, professeure, chercheuse en architecture à l’Université nationale de Cordoba et directrice de l’INVIHAB, a présenté trois propositions concrètes pour intégrer l’égalité des genres au cœur de la planification urbaine : intégrer la perspective de genre dans toutes les politiques, établir des alliances avec les femmes dans les territoires et inclure ces mesures dans le budget.
Aromar Revi, directeur de l’Institut indien pour les établissements humains, a souligné que le monde de 2030 aura énormément changé par rapport à ce que nous connaissons actuellement. Selon lui, il est important de se mobiliser et de s’impliquer dans ces processus, afin que les gouvernements locaux et régionaux soient assurés d’avoir leur mot à dire sur la tournure que prendra l’avenir. Il a appelé les régions de CGLU à travailler sur quatre ou cinq thèmes clés en vue du Congrès, lequel devrait être l’espace permettant à ces priorités d’être développées et adoptées.
Et à partir de maintenant ?
A la fin des sessions, les participant•e•s ont souligné le consensus très clair qui est ressorti des réunions, à savoir relever le défi d’atteindre les objectifs mondiaux. Ils ont, en outre, appelé à identifier les régions dans lesquelles les impacts pourraient être maximisés, et à mobiliser les ressources à l’échelle adéquate lors des trois prochains mois.
- Plus de détails sur le segment politique : CGLU UBUNTU à le Séminaire de CGLU 2019 ici.