Le Secrétaire général de CGLU Afrique a participé, les 12 et 13 avril 2015, aux rencontres préparatoires de la seconde assemblée des gouvernements locaux dans le cadre du PrepCom2.
Les questions qui sont en jeu pour les gouvernements locaux et régionaux sont comme suit :
1) L’étendue auquel l’organisation de la seconde Assemblée Mondiale des villes et autorités locales (AMVAL) fera partie du programme officiel de la Conférence Habitat III à Quito durant la semaine du 17 octobre 2016. Si c’est le cas, la vulgarisation de la préparation de l’AMVAL dans la feuille de route de la préparation officielle de la conférence d’Habitat III. Au cas contraire, il sera question des moyens à définir afin que la voix des autorités locales et régionales devienne audible à part entière.
2) Les idées principales que les gouvernements locaux et régionaux veulent aborder afin d’alimenter le nouvel agenda urbain.
3) Les partenariats à développer dans le but de traduire le nouvel agenda urbain en une mise en œuvre concrète sur le terrain.
1. Concernant l’organisation de la deuxième AMVAL :
Jusqu’ici cette proposition n’a pas encore reçu d’accord officiel de la part du secrétariat d’Habitat III. Il semble, cependant, qu’elle reçoit le support du directeur exécutif de l’ONU-Habitat ainsi que quelques membres du bureau du comité préparatoire pour Habitat III. Le besoin d’un forts plaidoyer et lobbying persiste toujours ciblant en particulier les pays membres du groupe de travail sur les règles et procédures afin qu’ils accordent aux gouvernements locaux et régionaux des accréditations spécifiques distinctes de celles des autres partie prenantes, incluent l’AMVAL au cœur du processus officiel de la préparation et organisation d’Habitat III et accordent un créneau aux gouvernements locaux et régionaux au sein des séances plénières de la conférence.
2. Concernant les préoccupations principales des gouvernements locaux et régionaux à inclure dans le nouvel agenda urbain :
Les participants ont insisté sur le besoin de reconnaître le caractère unique des gouvernements locaux et régionaux puisqu’ils se situent dans l’intersection du système vertical de la gouvernance publique et le terrain de jeu territorial et horizontal des acteurs locaux ou ceux ayant un fort impact au niveau local. C’est la raison pour laquelle les autorités locales devraient être au cœur de toute stratégie de mise en œuvre d’Habitat III.
C’est pourquoi, la localisation de ces stratégies importe autant que les actions locales qui devraient être vues comme les plus efficaces dans le traitement des défis globaux puisque les villes vont former, dorénavant, la masse des populations sur terre. Dans d’autres termes, les gouvernements locaux et régionaux soutiennent l’adoption du principe de la subsidiarité et de l’approche territoriale pour une mise en œuvre effective de l’Agenda d’Habitat III. Cet agenda devrait être la convergence des autres agendas globaux comme l’agenda du climat ou celui des ODD de l’Après-2015. Les gouvernements locaux veulent mettre en avant les questions de la bonne gouvernance territoriale, de la résilience comprenant celle humaine et sociale au-delà de la résilience environnementale, physique et la gestion des risques de catastrophes.
Ils souhaitent également que la diplomatie des villes liée aussi bien à la prévention des conflits et la gestion des migrations fassent partie du nouvel agenda urbain. Les gouvernements locaux et régionaux sont préoccupés par la contradiction entre leurs nouvelles responsabilités résultant de l’adoption de politiques de décentralisation et leurs faibles moyens financiers et humains pour accomplir leurs mandats.
Ainsi, l’agenda pour le financement du développement doit répondre à la difficile question des finances locales. Etant donné l’environnement actuel hostile à la taxation, il est important d’explorer d’où les ressources publiques vont venir pour assurer aux gouvernements locaux et régionaux les moyens de mise en œuvre de leur part de l’Agenda d’Habitat III. Il faut aussi aborder la question du besoin en investissements urbains à long-terme en fonction des solutions technologiques actuelles qui sont pour la plupart centralisées, au moment où l’on remarque une rapide évolution vers des technologies beaucoup plus décentralisées et localisées, ce qui réduit l’importance des investissements et des moyens financiers exigés.
3. Concernant les partenariats à développer :
Les participants ont approuvé la proposition de construire un compact fort avec les femmes et autres organisations de la société civile autour de la promotion de villes et transports en commun plus sûres, surtout pour les femmes. Tous se sont accordés à dire que les partenariats public/privé ont montré leurs limites vu la volatilité des marchés financiers, la réticence des sociétés multinationales à s’investir dans les villes secondaires et petites et les difficultés rencontrées par la plupart des gouvernements locaux et régionaux dans l’accès au marché. Cependant, il existe des exemples où des partenariats gagnant-gagnant se font entre les autorités locales et le secteur privé. Cela se produit lorsque le privé est encouragé à s’investir dans le territoire où ses activités sont développées.
Des investissements sociaux de la sorte doivent faire partie de la responsabilité sociale des entreprises et peuvent être fortement instrumentaux pour l’amélioration de l’image de marque des entreprises. Mais les autorités locales et régionales doivent également être conscientes du changement rapide qui se produit dans le marché du travail dû à la digitalisation et l’automation. L’impact spatial des évolutions de la sorte ne devrait pas être sous-estimé et le besoin pour des études d’anticipation pouvant équiper les autorités locales et nationales du savoir nécessaire pour mitiger en avance les conséquences négatives de ces évolutions, se fait sentir.
On constate aussi le besoin urgent de développer une gouvernance collaborative, coopérative et mutuellement bienveillante entre les gouvernements nationaux et régionaux si le nouvel agenda urbain devrait être mis en œuvre. Ceci est le plus important partenariat pour la mise en œuvre de l’agenda d’Habitat III.
Source: CGLU A