Le 11 décembre, dans le cadre du Sommet sur le climat (COP 25), s'est tenu le Dialogue de haut niveau des gouvernements locaux sur le climat. Cette réunion a été le point culminant du Sommet au cours duquel différents niveaux de gouvernement ont eu l'occasion de partager de nouvelles idées en vue d'une action commune pour le climat. Avant la tenue de ce dialogue, un appel a été lancé en faveur d’une # ActionLocaleImmédiate (#AcciónLocalYA dans sa version originale en espagnol) depuis le stand « zone verte » de la Fédération espagnole des municipalités et provinces (FEMP), qui reconnait l’engagement politique des dirigeants locaux : œuvrer dans un cadre de gouvernance multi-niveaux pour accélérer la mise en œuvre d'actions nécessaires au développement durable de l'ensemble des territoires.
Les gouvernements locaux sont en première ligne pour faire avancer l'Agenda pour le climat, en s'efforçant chaque jour de relever les défis que posent les effets du changement climatique, tout en favorisant la localisation des ODD et des agendas mondiaux dans leurs territoires. Cependant, les gouvernements nationaux doivent encore prendre conscience que le succès mondial de cet Agenda dépendra du niveau local. Ce succès ne pourra être garanti sans accorder une place aux dirigeants locaux et régionaux à la table de négociation, qui sont les premiers à connaître les besoins de leurs communautés qu'ils représentent directement.
Volonté politique d'agir ensemble pour le climat
Les villes n'ont pas réponse à tout pour mettre en œuvre des actions climatiques, mais elles sont un élément clé de la solution et devraient donc déjà avoir la possibilité de fixer des réglementations à la table des décisions. Mohamed Boudra, président de CGLU, a été clair dès le début de ces discussions : « Nous sommes et continuerons d'être des partenaires actifs dans l'élaboration et la mise en œuvre de la politique climatique nationale. Les collectivités locales que nous représentons font partie de la solution et, si nous travaillons ensemble, nous pouvons jouer pleinement notre rôle de garants des agendas universels comme celui du climat ».
Sur le plan national, Luis Planas, ministre espagnol de la politique territoriale, a manifesté sa volonté de travailler avec les communes afin d'assurer la transition écologique et climatique : « les collectivités territoriales jouent un rôle clé dans ce processus de changement. L'Agenda 2030 reflète le fait que tous les territoires doivent être durables et pour cela, nous devons réagir en coopérant ensemble ».
Le maire de Soria, Carlos Martínez, a souligné que la volonté politique en faveur du développement doit s'accompagner d'une gouvernance multi-niveaux, assortie d'une gouvernance plus collaborative avec d'autres acteurs comme la société civile et les citoyens. En ce sens, l’adjointe au maire de Madrid, Begoña Villacís, a également déclaré : « nous, les maires, sommes les premiers à écouter les gens, celles et ceux qui connaissent leurs besoins. Lorsque nous parlons d'urgence climatique, nous sommes en première ligne pour améliorer la qualité de vie de nos concitoyens ».
Steven Heddle, de la Convention écossaise des autorités locales (COSLA), a souligné quelques idées pour une voie commune à suivre en vue de la COP26 à Glasgow, avec pour objectif d’accroître la représentation des dirigeants politiques locaux aux tables des négociations sur le climat.
Le maire de Valence, Joan Ribó, a également insisté pour que les collectivités locales et régionales soient dotées « d'une capacité législative suffisante pour pouvoir promouvoir des mesures telles que le commerce de proximité et la distribution de denrées alimentaires au km0 afin que nous puissions contribuer à agir pour le climat en garantissant à notre population une alimentation plus saine. C'est par le financement local que nous pouvons générer un impact positif et amorcer un retour à un mode de vie plus durable ». C'est pourquoi, comme l'a déclaré Andrea Cuba, de la municipalité de Lima, « la décentralisation des ressources est essentielle pour que les maires puissent faire émerger de notre ville une planète plus durable ».
Cependant, pour faire valoir ce constat auprès d'autres acteurs et de la société civile, c'est à partir de l'éducation, de la culture, de la participation citoyenne que nous parviendrons également, en ayant des citoyens engagés, à ce que les villes soient prises en compte dans les accords mondiaux. La maire de Santander, Gema Igual a déclaré que « nous, les maires, devons faire participer les populations à cette transition écologique dont nous avons besoin. Et ce, afin de construire les villes du futur avec nos concitoyens, de créer des villes accueillantes et durables qui répondent aux attentes de tou·te·s et sans laisser personne pour compte ».
Renforcement des capacités et investissement en faveur de la durabilité et de l'innovation locale
Au cours du deuxième dialogue international, le maire de Séville, Juan Espadas, a plaidé en faveur d'un renforcement des pouvoirs en rappelant que « au niveau du financement, il nous faut des ressources supplémentaires dans les villes et pour cela il est nécessaire d'atteindre ce grand compromis politique afin de faire de la lutte contre le changement climatique une priorité au niveau local ». Le maire de Saragosse, Jorge Azcón, a réaffirmé cette idée en disant que « nous, les maires, avons une grande responsabilité, mais nous n'avons pas les ressources nécessaires pour faire face à l'urgence climatique et pourtant nous sommes les premiers à réagir ».