L'événement d'apprentissage par les pairs du projet Migration ville-à-ville en Méditerranée (MC2CM) sur la "Citoyenneté Locale Inclusive" organisé du 16 au 18 mars 2021 le MC2CM et le Comité CGLU sur l'inclusion sociale, la démocratie participative et les droits humains (CGLU-CISDPDH) recueilli la participation d'environ 100 parties prenantes du MC2CM, des organisations internationales, réseaux de villes, société civiles et associations de migrants. Pendant ces trois jours, environ 25 villes ont participé à cet événement, afin d'explorer les notions dominantes, les défis et les opportunités parmi les gouvernements locaux et régionaux (GLR) afin de garantir une citoyenneté locale inclusive et un droit universel à la ville.
Après une session d'orientation approfondie sur la notion de citoyenneté inclusive, Emanuel Carroz, adjoint au maire de Grenoble, et Fadhel Moussa, maire de L'Ariana ont partagé des idées sur le rôle des GLR dans la garantie des services municipaux, des espaces publics et du droit à la ville pour tous, en suivant les principes de l'hospitalité locale et des approches basées sur l'inconditionnalité. Au cours de l'événement, les représentants des villes ont partagé les pratiques locales en matière d'inclusion, de participation et d'action pour prévenir la discrimination, en encourageant la participation politique des migrants et leur reconnaissance dans les espaces politiques locaux par le biais des institutions locales et en garantissant l'égalité d'accès aux droits, indépendamment du statut juridique et au-delà des dispositions nationales sur la citoyenneté. Parmi ces initiatives, les participants ont discuté de ce qui suit:
- L'approche stratégique de citoyenneté locale de Grenoble et des partenariats territoriaux avec d'autres villes d'accueil par le biais du réseau ANVITA.
- Le plan local de Valence pour la coexistence et contre la discrimination et les discours de haine (COMVA).
- Le système d'enregistrement local et le document de voisinage de Barcelone pour garantir les droits de citoyenneté locale, en particulier aux résidents étrangers vulnérables.
- Les initiatives locales de Sousse pour renforcer la participation et l'engagement des migrants dans la vie civique.
- La cartographie des migrants de Seine-Saint-Denis , activités de coopération décentralisée (département Via Le Monde) et exposition visant à déconstruire les préjugés locaux envers les migrants.
- L'agenda basé sur les droits de Lampedusa dans le cadre du projet "Snapshots from the Border" ou du Conseil politique du droit à la ville et aux territoires inclusifs, où Sfax est également activement impliquée.
Quels sont donc les points essentiels à retenir en matière de citoyenneté inclusive ?
Des concepts clés comme la solidarité, la dignité, la mémoire collective, le sentiment d'appartenance, l'interculturalité, la démocratie participative et les approches égalitaires basées sur les droits humains, l'hospitalité et l'inconditionnalité sont apparus comme des considérations essentielles pour le développement de stratégies locales pour une citoyenneté inclusive.
S'accordant sur le fait que la notion de citoyenneté évolue et va bien au-delà des cadres juridiques, les participants ont reconnu l’importance de l'orientation et de la coopération internationale fournies aux collectivités territoriales à travers l'adhésion aux chartes des droits humains et aux cadres internationaux fondés sur les droits, ainsi que les résultats positifs des approches inclusives qui reconnaissent et protègent les communautés d'émigrants et d'immigrants, sans distinction entre la jouissance de la citoyenneté locale et du statut juridique.
Réaffirmant que la citoyenneté locale inclusive doit être indépendante des critères nationaux de citoyenneté, les participants ont souligné la nécessité des contributions de l'ensemble de la société, d’une volonté politique forte et une vision de la gouvernance des migrations de la part des gouvernement locaux et régionaux et une coopération en vue de créer des critères locaux pour une citoyenneté inclusive, entre les OSC, les autorités locales, les associations de migrants et les groupes de citoyens au niveau local, territorial, de ville à ville et même transnational entre les villes d'accueil et d'origine. Le message clé qui est ressorti tout au long de la session est l'avantage de la diversité présenté par les immigrants, non seulement en tant que détenteurs de droits mais aussi en tant que contributeurs clés à nos communautés, dans le cadre de la citoyenneté inclusive, qui peut être un atout pour s'engager vers le développement local et la gouvernance de la migration.
Quelle est la prochaine étape ?
Cette conversation est un élément supplémentaire du mandat de CGLU pour soutenir le changement du récit, à partir du Manifeste de CGLU sur les migrations et jusqu'au Pacte pour l'avenir. Dans ce cadre, le processus de co-création de la Charte de Lampedusa s'appuiera sur ces débats pour consolider une vision globale, inclusive et basée sur les droits de la migration, centrée sur les personnes et construite sur les expériences et la vision émanant du terrain.